Le Séminaires

Oser redécouvrir notre quotidien: la mer, la montagne, la nature, la ville, nos ports d'attache avec le regard du voyageur curieux et étonné. Combien de joies nouvelles, d'interrogations, de découvertes sont au détour du chemin!

Nous avons donc besoin de guides qui connaissent bien les voyages et des enseignements qui puissent donner à nos déplacements une assise et une architecture.

Isabelle Morin Larbey conduira notre recherche ainsi que Bernard Avron au travers du jeu théâtral (corps, geste, voix, énergie) et l'utilisation de l'espace scénique pour compléter notre expérience.

Ce séminaire est une invitation à votre voyage.

Quand on cherche, il arrive facilement que nos yeux ne voient que l’objet de nos recherches ; on ne trouve rien parce qu’ils sont inaccessibles à autre chose, parce qu’on ne songe toujours qu’à cet objet, parce qu’on sait fixer un but à atteindre et qu’on est entièrement possédé par ce but. Qui dit chercher dit avoir un but. Mais trouver, c’est être libre, c’est être ouvert à tout, c’est n’avoir aucun but déterminé. Toi, Vénérable, tu es peut être en effet un chercheur ; mais le but que tu as devant les yeux, et que tu essaies d’atteindre, t’empêche justement de voir ce qui est tout proche de toi.

- Hermann Hesse, Siddhartha

Qu’en est-il de notre perception du temps lorsque nous pratiquons ?

En modifiant notre espace intérieur par le biais des postures et du Souffle, notre sensation se modifie, nous amenant peu à peu à un sentiment de suspension du temps, comme un moment précieux, simple présence au présent peut être proche d’une éternité.

Par la mémoire, le temps devient durée pour le philosophe Bergson. Durée qu’il oppose au temps spécialisé conçu sur le modèle d’un espace maîtrisable à souhait par une rationalité soumise aux impératifs d’efficacité et de production. Par là, le philosophe rejoint l’évêque d’Hippone, Saint Augustin, nous assurant que c’est bien par la mémoire que le temps devient présent.

Le rite, les rites qui ont aussi un lien étroit à la mémoire, rythment le temps, nous offrant ainsi de nous ajuster à l’assonance du monde et de cheminer, chacun selon son propre tempo, vers l’accueil au tréfonds de soi de cela qui déborde infiniment le cadre de l’espace-temps et le rite lui-même, où s’inscrit notre finitude ; et qui nous rend à notre essentielle éternité.

Un Cours de yoga est une véritable construction architecturale, mettant en résonance des postures souvent porteuses de sens par leur forme archétypales, et même au delà, évoquant un symbolisme puissant.

Qu'y a t-il à découvrir dans la posture de l'aigle Garuda, de l'éléphant Gajasana, du chien tête en bas, adomukhasvanasana? Rien de définitif dans l'éprouvé de ces dessins du corps, car le dessein du yoga est d'ouvrir à d'autres champs de conscience, le symbole n'étant pas univoque mais pluriel selon le ressenti, l'histoire et la vie de chacun. Notre séminaire nous permettra peut être de devenir explorateurs de ces contrées jusque là insoupçonnées ?"

« Nous vivons sous le toit du langage » disait le poète Paul Célan. Dans notre rapport au réel nous nous limitons bien souvent au sens que les mots, dans leur usage courant, utilitaire, voire marchand, nous en donnent. Le langage symbolique des mythes, de la poésie, de toute forme d’art, parce que reliant différents niveaux de sens, différents niveaux de réalité, évoque pourtant l’extraordinaire richesse du réel. La puissance des symboles, dans ce qu’ils ont d’équivoque, nous invite à ouvrir le toit du langage » pour accueillir la vastitude, celle du monde, celle de notre être.